1960.

Juin : reçu premier (cacique) au concours de Normale lettres. Suit des cours de sanskrit au musée Guimet, et s’approche de l’Institut des hautes études cinématographiques (Idhec).

Été, automne : participation au film Chronique d’un été, documentaire de Jean Rouch et Edgar Morin.

1961.

Opte pour la philosophie, sous la direction de Louis Althusser.

Premier séjour à Cuba (six mois) avec l’idée de rejoindre un corps de volontaires internationalistes.

Novembre : retour à Paris et reprise des études.

1962.

Juillet : diplôme d’études supérieures sous la direction du professeur Henri Gouhier sur l’idée de génie chez Diderot.

Octobre : installation rue de Quatrefages chez Georges Perec, alors coopérant à Sfax, en Tunisie.

Décembre : premiers écrits. Cinq nouvelles : La frontière, un jeune homme à la page, et trois autres, lamentablement disparues.

1965.

Agrégation de philosophie. Enseigne trois mois la philosophie à Nancy.

Invitation à la Conférence Tricontinentale, à La Havane. Dans l’ancien hôtel Hilton s’est tenue la première conférence de solidarité des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine sous l’égide de Fidel Castro.

1966.

Installation à La Havane. Entraînements militaires.

Voyage en Bolivie afin d’explorer les deux zones de l’Alto Beni et du Chapare comme lieux d’implantation possible d'une guérilla. Remise du rapport au commandant Pineiro.

Révolution dans la révolution, écrit après de nombreux échanges avec Fidel Castro.

1967.

Troisième voyage en Bolivie.

Arrivée à Nancahuazu, campement central de la guérilla du Che.

Che Guevara avec Régis Debray à Nancahuazu.

Arrestation près de la localité de Mayupampa, en compagnie de l’Argentin Bustos et du journaliste américain Roth.

Communiqué officiel de l’armée bolivienne annonçant la mort d’un nommé Regis Debray ou Lebray, un spécialiste de la guérilla.

Le 17 novembre 1967, le tribunal militaire de Camiri en Bolivie a condamné le Français Régis Debray à une peine de trente années de travaux forcés pour délits de rébellion, assassinat, vol et blessures.

Il est accusé de participation à la guérilla anti-impérialiste au cours de laquelle, le 27 octobre dernier, le révolutionnaire Ernesto Che Guevara a trouvé la mort.

Reportage hâtif dans la prison où séjourne Régis Debray et interview de ce dernier dans la cour de la prison.

Télégramme du Général de Gaulle au Général Président Barrientos.

Exécution d’Ernesto Che Guevara.

Une lettre signée par les trois écrivains, J.-P.Sartre, F.Mauriac, A.Malraux, où ils demandent au chef du gouvernement bolivien, le général Ovando Candia, de prendre une mesure de grâce en faveur de Régis Debray, condamné à trente ans de détention et emprisonné depuis deux ans et demi à Camiri sous l'inculpation d'avoir participé à la rébellion aux côtés de Che Guevara.

C'est J.-P.Sartre qui a pris l'initiative de cette lettre extraordinaire. Missive marquée par le seul souci, en dehors de toute propagande et de toute idéologie, de venir au secours de Régis Debray.

Après la signature de A.Malraux d'une lettre demandant la libération de Régis Debray, aux côtés de J.-P.Sartre et de F.Mauriac, A.Malraux estime que le jeune homme a été dans l'ordre de la responsabilité à l'opposé de nombreux bavards et que Régis Debray était mu par l'émotion.

Rencontre avec Régis Debray, emprisonné en Bolivie.

Le jour de Noël de 1969, le journaliste Bernard Volker part s'entretenir avec Régis Debray.

Il expose la situation politique du pays et parle de la situation de Régis Debray sur des images de la vie quotidienne des populations indiennes pauvres de Bolivie.

L'entretien se passe à Camiri, région équatoriale de Bolivie, où Régis Debray est incarcéré depuis novembre 1967. Celui-ci recevra le journaliste dans des jardins, non loin de son lieu de détention.

1970 : libération et expulsion vers le Chili voisin.

1971.

Tournage à Valparaiso du film Compañero Presidente, un dialogue avec Salvador Allende.

Puis, Cuba, Algérie, Belgique où Maspero vient le chercher pour rentrer en France discrètement.